Opérer sans risque est une utopie. Il est très tentant quand on désire voir disparaitre ses lunettes d'écouter les sirènes qui vous promettent de réaliser votre souhait. Un véritable marketing médical se développe qui tend à faire croire que qui possède le dernier appareillage fait forcément mieux et laisse à penser qu'il n'y a plus de risque mais au contraire que des succès. La réalité est plus nuancée.
La réalité est certes qu’il y a amélioration des procédures et diminution de la fréquence du risque au fil des années. Cela ne signifie pas absence de risque.
Comme toujours, lors de l’apparition d’une nouvelle technique, tous les inconvénients ne sont pas totalement évalués. Les promoteurs de la dernière technique sur le marché ont tendance à la décrire comme particulièrement sûre par rapport à la précédente. Ainsi en est-il du laser Femtoseconde par rapport à la découpe mécanique. Le progrès parait indéniable. Cependant les techniques marketing qui promeuvent le laser femtoseconde contre la découpe mécanique faisaient il y a 3 ans encore l’apologie de la découpe mécanique : ils appelaient alors le mécanisme qui sert à la découpe du nom valorisant de microkératome et vantaient sa précision, ils n’hésitent pas aujourd’hui à utiliser le mot effrayant de rabot pour la disqualifier. Les mêmes quelques années plus tôt encore vantaient la technique des incisions cornéennes (kératotomie radiaire) abandonnée totalement aujourd’hui parce que les incisons de la cornée étaient peu prédictives ( on lit aujourd’hui le mot de lacération ).
Il existe un véritable marché de la chirurgie réfractive, d’autant que les prix sont libres car les interventions ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale. Aussi, si les progrès sont réels avec les techniques nouvelles, le désir de se différencier et d’être à l’avant garde va quelquefois à l’encontre de l’objectivité. Des conclusions hâtives sont parfois diffusées dans le public sans le recul nécessaire sur une technique.
Il y a occultation d’un certain nombre de problèmes possibles actuels ou à venir.
La réalité est qu’il ex iste des incertitudes, que tous les aspects de l’intervention ne sont pas totalement maîtrisés, qu’il existe toujours des aléas. Il faut que les personnes qui désirent se faire opérer de leur défaut optique puissent le faire en sachant qu’aucune technique n’est sure à 100 %, pas plus la dernière née que l’avant dernière.
Cela ne signifie absolument pas qu’il ne faille pas se faire opérer. Nous conduisons tous une voiture en connaissant le risque d'accident mortel... Auteur : PATRICK PICQUE
La section commentaire est fermée.
|
AuteurÉcrivez quelque chose à votre sujet. Pas besoin d'être fantaisiste, juste un aperçu. Archives
Janvier 2016
Catégories |