On ne choisit pas des lunettes comme on essaye des chaussures et on ne prescrit pas des lunettes aujourd'hui comme on procédait au 20 ème siècle. La prescription de lunettes s'appuie sur le recueil de nombreuses données qui nécessite un matériel sophistiqué, de l'expérience et de l'entrainement. Enfin, il ne faut jamais oublier qu'un trouble visuel peut avoir d'autres causes qu'un problème de lunettes; aussi, l'examen de la vue et la prescription des lunettes chez l'ophtalmologiste sont accompagnés d'un examen médical des yeuxqui permet le dépistage des principales maladies des yeux. La prescription de lunettes doit se faire en fonction de multiples paramètres décrits ci-après ( recueillis successivement ou simultanément):
1 : interrogatoire : La personne se plaint-elle d’une gêne visuelle ? Si oui, estimation des besoins de la personne : gêne permanente ? gêne en lecture ? gêne en conduite ? gêne devant la télé ? gêne sur écran de PC ? gêne pour des travaux bien particuliers, spécifiques au métier exercé ? quelles sont les conditions de travail ?
2 : mesure des verres correcteurs précédents et évaluation de leur apport : étaient-ils suffisants? Si non, pour quelles activités étaient-ils insuffisants ?
3 : mesures précises de l’œil sur le plan optique au moyen de différents instruments : différentes mesures sont réalisées sur l’œil sans que la personne n’ait à répondre, il s'agit de déterminer les caractéristiques physiques de l'oeil sur un plan optique : - mesure de la courbure de la cornée - mesure de la puissance optique de l’œil (cela se fait avec un appareil automatisé (un réfracteur automatique ) qui donne une estimation des défauts dits de premier ordre : myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie (actuellement, seuls ces défauts sont corrigés par les lunettes) - au mieux , appréciation de l'image finale obtenue sur la rétine par un appareil automatisé ( l’aberromètre ) qui met en évidence les défauts irréguliers appelés aberrations de haut degré qui ne se corrigent pas par des lunettes mais dont la présence explique les imperfections visuelles présentes même avec les lunettes. ---------------------------------------- Tous ces éléments constituent ce qu'on appelle la "réfraction objective". Grâce à des équipements très sophistiqués, ces mesures ne prennent que quelques instants ------------------------------------------
3 : tests de lecture : on parle de "réfraction subjective" : on fait alors lire la personne: - sans lunettes - puis avec des essais de correction optique : = > détermination de la correction optique qui donne la meilleure acuité possible. L'utilisation à cette fin d'un appareil automatisé ( autoréfracteur) est un atout précieux car il permet de moduler finement les essais et surtout d'établir des comparaisons instantanées entre différentes corrections (anciennes ou nouvelles).
4 : recherche d'un déséquilibre musculaire (hétérophorie) (voir document spécifique) La présence d'un tel déséquilibre peut avoir des répercussions ( fatigabilité, vision double, inconfort visuel) surtout dans le cas du port de verres progressifs
5 : prescription : On ne va pas obligatoirement prescrire la correction qui donne la meilleure acuité visuelle, ce n'est pas nécessairement la correction la plus confortable : on va en fait tenircompte pour la prescription définitive de nombreux paramètres : . des résultats de l'examen objectif et subjectif . de troubles musculaires éventuels . de la demande de la personne, . de sa gêne concrète ou ressentie, . du type d’activité dans lequel elle est gênée, . de ses besoins professionnels et en conduite, . de ses lunettes antérieures (on évite les changements trop brutaux, surtout en astigmatisme), . de son âge, . de ses expériences antérieures (difficultés avec les progressifs par exemple), . de ses à priori ( par exemple, certaines personnes "ne veulent pas entendre parler" de progressifs), . du coût de l’équipement par rapport à l’usage qui va en être fait. La liste n’est pas limitative.
5 : conseils sur le port : On précise au porteur : - s’il est inutile (tous les défauts ne nécessitent pas une correction), utile, nécessaire ou indispensable de porter une correction optique , - s’il faut porter la correction de façon permanente ou ponctuelle , - enfin les délais dans lesquels un nouveau contrôle visuel s’avère utile.
BIEN ENTENDU, ce n’est pas le thème de ce document, mai ON REALISERA TOUJOURS UN DEPISTAGE DU GLAUCOME ET UN EXAMEN MEDICAL DES YEUX COMPRENANT UN EXAMEN DU FOND D'OEIL POUR NE PAS MECONNAITRE UNE MALADIE OCULAIRE EN EVOLUTION Auteur : PATRICK PICQUE
La section commentaire est fermée.
|
AuteurÉcrivez quelque chose à votre sujet. Pas besoin d'être fantaisiste, juste un aperçu. Archives
Août 2010
Catégories |