Avoir une DMLA, ce n'est pas être aveugle. La vision du détail est certes perdue mais il existe des possibilités de mieux utiliser la vision restante périphérique pour mieux se débrouiller dans la vie de tous les jours, voire même avoir accès pour certaines personnes à la lecture. L'orthoptiste peut vous aider grandement à utiliser la vision résiduelle. MERCI A ALEXANDRE VALLIER , orthoptiste, qui a rédigé cet article.
La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) à un stade évolué peut aboutir à une diminution voire une perte de la vision des détails (vision centrale) et donc entrainer des difficultés de lecture, d’écriture ou encore des difficultés pour la reconnaissance des visages. En aucun cas, la vision périphérique n’est atteinte ce qui permet de préserver la vision d’ensemble.
Lorsque des plaintes existent, l’ophtalmologiste peut proposer une rééducation orthoptique Basse Vision chez un orthoptiste pour apprendre au patient à mieux utiliser la vision restante, c'est-à-dire la vision résiduelle périphérique.
Dans ce cas l’orthoptiste pratique d’abord un bilan orthoptique Basse Vision. L’orthoptiste écoute la personne atteinte et essaie de comprendre les difficultés qu’elle rencontre. Il évalue ensuite ses possibilités visuelles par différents tests, en la mettant en situation pour la réalisation de certaines activités : lecture, écriture, jeu… et en observant comment la personne se débrouille (si le patient a mis en place des stratégies pour compenser les difficultés visuelles). Suite à ce bilan, l’orthoptiste propose au patient un projet de réadaptation , dans lequel il explique les objectifs de cette rééducation et ce que l’on peut en attendre.
La rééducation orthoptique Basse Vision : Elle a principalement comme objectif de faire prendre conscience à la personne atteinte de DMLAde sa vision actuelle, de lui donner des conseils concernant l’ adaptation de l’environnement (sur les contrastes par exemple), d’augmenter le capital confiance en soi et de lui apprendre des méthodes pour mieux compenser les difficultés visuelles : en apprenant par exemple à utiliser la rétine plus périphérique à la place de la rétine centrale malade.
Ainsi, durant les séances l’orthoptiste apprend au patient à excentrer le regard : c'est-à-dire à ne plus regarder en face mais à regarder un peu sur le côté par exemple afin d’ utiliser une autre zone de la rétine qui n’est pas atteinte par la DMLA .
Il fait réaliser de nombreux exercices pour travailler cette fixation, mais aussi par exemple si besoin est, pour travailler la coordination de la main avec l’œil : retrouver des images identiques, des lettres différentes, reproduire des symétries, relier des points dans l’ordre, etc. Concernant la lecture , il commence d’abord par des lettres, puis des mots et enfin des textes agrandis qui seront au fur et à mesure diminués. Lorsque la lecture sera fluide, que la personne utilisera au mieux les capacités visuelles qu’il lui reste, l’orthoptiste proposera d’aller voir un opticien spécialisé pour conseiller et fournir au patient un matériel d’aide optique (comme des systèmes de loupes, des systèmes télescopiques…) Ces aides optiques permettront de lire des caractères encore plus petits et l’orthoptiste apprendra au cours de la rééducation à bien les utiliser.
En réalité cette rééducation favorise une meilleure utilisation des possibilités visuelles, atténue la fatigue visuelle afin que l’atteinte visuelle soit la moins handicapante possible pour la personne : on apprend au patient à "voir autrement".
Elle pourra s’associer à d’autres prises en charge : avec un opticien, un ergothérapeute, un psychologue…
En conclusion, lors d’une DMLA l’orthoptiste peut aider le patient. La rééducation orthoptique Basse Vision n’améliorera pas l’acuité visuelle, ne guérira pas la maladie et donc ne permettra pas de revoir "comme avant", cependant elle permettra souvent une amélioration de la qualité de vie, de repratiquer certaines activités visuelles comme par exemple lire des articles de journaux, pratiquer des mots fléchés sur des documents adaptés ou avec l’aide de systèmes optiques, ou encore pour consulter des manuels ou remplir des papiers administratifs; et permettre ainsi une meilleure conservation voire une amélioration de l’autonomie en diminuant les incapacités liées à la déficience visuelle.
Le bilan orthoptique et la rééducation orthoptique Basse Vision sont remboursés par la Sécurité Sociale et la Mutuelle.
Auteur : PATRICK PICQUE
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Mai 2017
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