La démarche médicale est une démarche "probabiliste". Le corps humain est une "machine" d'une complexité inouie. Le plus sophistiqué des ordinateurs n'est rien par rapport au moindre de nos organes.
La médecine a longtemps été une discipline empirique pure. La démarche médicale actuelle s'appuie certes sur des données scientifiques mais elle est rarement une démarche scientifique pure; l'empirisme et la subjectivité restent présents. L'exercice de la médcine emprunte par ailleurs à de nombreuses autres disciplines dont la psychologie. Il est inconcevable de traiter une personne comme une machine et impératif de soigner une personne en tenant compte de sa personnalité, ses attentes, ses peurs, son vécu ...
Sans oublier ces difficultés, le médecin consulté pour un problème quelconque par son patient, aidé par son examen clinique, et ses connaissances va envisager un certain nombre de diagnostics. La plupart des motifs de consultation sont représentés par des plaintes certes importantes pour la personne mais qui ne représentent pas un danger grave pour sa santé. Dans ce cas, le médecin n'aura pas recours obligatoirement à des examens complémentaires. Il pourra d'emblée proposer de soulager le patient ( avec ou sans médicament). A l'issue d'une consultaion, certains diagnostics sont parfois évoqués sans certitude immédiate et c'est l'évolution dans le temps qui va confirmer ou modifier le diagnostic initial. C'est pourquoi le médecin demandera à son patient de revenir si l'évolution n'est pas favorable, si le traitement est inefficace ou si des signes supplémentaires surviennent. Enfin certains diagnostics potentiellement plus graves demandent à être confirmés ou infirmés d'emblée par des examens complémentaires.
En conclusion , la démarche médicale est souvent dénuée de certitude absolue; aussi, elle doit : - toujours et d'abord envisager le pl us grave pour ne pas méconnaitre ni différer un traitement urgent - essayer de confirmer les diagnostics possibles par des examens complémentaires ou un suivi comparatif dans le temps - toujours essayer d'être le moins dangereux possible dans un traitement: "primum non nocere" - donner des explications adaptées au patient et à ses possibilités de compréhension
Auteur : PATRICK PICQUE
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Octobre 2009
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